Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Nefesh , être-au-large
Nefesh , être-au-large
  • Le mot "âme" en hébreu : nefesh, du verbe nafash, "être au large", "souffler", "se reposer". Peut-être que la première fois qu'un Hébreu avait ressenti cet espace intérieur agrandi, cet "être-au-large" dans le souffle, il avait dit : nefesh. Ame.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
2 novembre 2008

Du Sacrifice

Extrème vulnérabilité de l'amour de Dieu gratuitement prodigué dans son dessein. Quoi de plus facile que de tuer un agneau. Il n'opposera pas de résistance, puisqu'il est innocent. Il n'imagine pas le mal ; il ne prévoira donc pas le coup et sera frappé de plein fouet. Il faut se remémorer le récit du sacrifice d'Isaac et ce dialogue boulversant entre Isaac et Abraham montant vers le Mont Moriya. Isaac qui est vraiment la préfiguration de l'Agneau demande à son père : " Père, voilà le feu et le bois, mais où est l'agneau pour l'holocauste ? " (Gn.22,7). Et la réponse d'Abraham si belle : " C'est Dieu qui pourvoira à l'agneau pour l'holocauste mon fils ". Tout est dit, d'une certaine manière, comme en " parabole " (Hb.11,19) : Dieu pourvoira, c'est-à-dire Dieu se fer l'Agneau, Isaac est aussi une figure de Dieu lui-même, devenu dans son Fils le Serviteur Souffrant : " comme un agneau muet que l'on mène à l'abattoir " (Is.53,7).

                           Jean Miguel Garrigues

Le Mystère du dessein bienveillant de l'amour de Dieu, aussi fidèle que vulnétable, ne s'exprime pas dans la figure d'un Agneau égorgé. L'Agneau " discerné dès avant la fin du monde " est " sans reproche et sans tache ", mais non immolé. Avant la fondation du monde, dans la volonté antécédente du dessein de Dieu, il n'appararaît pas comme immolé ; il est connu comme Agneau innocent et vulnérable, figure de l'amour fidèle dans lequel Dieu engage son Nom. Il ne faut donc pas parler de blessure puisqu'il n'y avait aucune nécessité qu'elle se produisit. Dieu a conçu un projet tel et il s'y est engagé lui-même de telle manière qu'il s'exposait comme Agneau : son innocence se rendait infiniment vulnérable. Pourquoi ? Parce que ce projet qui vient totalement du coeur de Dieu, ce dessein d'amour bienveillant, ne peut s'accomplir qu'avec notre consentement, puisqu'il est une adoption filiale qui doit respecter notre liberté. Il ne s'agit pas de rendre heureux un esclave en lui donnant à manger ou en le taitant bien. Il s'agit d'amener un fils à découvrir le coeur de son Père.

                         Jean Miguel Garrigues   

LE VRAI SACRIFICE

Qui serait assez fou pour croire que Dieu a besoin des sacrifices qu’on lui offre ? Le culte qu’on rend à Dieu profite a l'homme et non a Dieu. Ce n’est pas à la source que cela profite si on y boit, ni à la lumière si on la voit. Il n y a qu’une façon de comprendre les sacrifices qu’offraient nos pères : ils étaient le signe de ce qui s’accomplit en nous-mêmes, c’est-à-dire notre adhésion à Dieu. Le sacrifice visible est le sacrement ou signe sacré du sacrifice invisible.

Le vrai sacrifice, c’est tout ce que nous faisons pour être unis à Dieu, pour être en communion avec lui. L’homme lui-même consacré par le nom de Dieu et vivant pour Dieu, est un sacrifice. Notre corps, quand, pour Dieu, nous le maîtrisons par la tempérance, quand nous ne nous offrons pas au mal, est un sacrifice... C'est a cela que l'apôtre Paul nous invite: «  Je vous exhorte, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, a vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu : c'est là votre culte spirituel » (Rm l2, I-2).

Il découle de la que tout le peuple racheté, c’est-à-dire la communion et la communauté des saints, est le sacrifice universel offert à Dieu par le grand prêtre, lui qui, dans sa passion, s’est offert lui-même pour nous, pour que nous devenions son corps. C’est sa condition d’homme qu’il a offerte, c’est selon cette condition humaine qu’il est médiateur, en elle qu’il est prêtre, en elle qu’il est sacrifice.

Voilà donc le sacrifice des chrétiens: tous ensemble un seul corps en Christ. C’est le mystère que l’Eglise célèbre si souvent au sacrement de l’autel ou il lui est montré que, dans ce qu’elle offre, c’est elle qui est offerte.

Saint AUGUSTIN.

Cité de Dieu X, 5-6. (Extraits)

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité